L’Histoire de Hurtigheim
L’histoire du village de Hurtigheim débute avec l’arrivée des Romains en Alsace. La route reliant Argentorate (Strasbourg) et Tres Tabernae (Saverne) passe par Hurtigheim, et une tour de garde se trouvait à l’emplacement de l’actuel clocher de l’église. Des pierres romaines auraient d’ailleurs été réutilisées pour la construction actuelle. D’autre part, la canalisation d’eau reliant desservant Strasbourg en partant de Kuttolsheim, traversait le ban de la commune. Des tuiles en terre cuite retrouvés lors de fouilles au début du XXème siècle attestent de cette présence.
Lors des grandes invasions barbares, les Romains croisent la route des Alamans lors d’une bataille sur les coteaux de la Musau en 377. Ces derniers s’installent en Alsace et la première mention de Hurtigheim est portée dès 778 sous le nom de Hirtunghaim.
Sous l’Ancien Régime, le village de Hurtigheim appartenait pour moitié à la famille de Zorn de Plobsheim, pour un quart aux Zorn de Bulach (dont les héritiers porteront, un temps, le nom de “Mackau de Hurtigheim”) et pour un quart à l’évêque de Strasbourg (baillage de Dachstein). La religion luthérienne est introduite dès 1541 par la famille Zorn. D’autres villages des environs choisiront la Réforme, certains redevenant catholique notamment lors de l’annexion de l’Alsace par la France après la Guerre de Trente Ans en 1648. C’est également à cette époque que l’ancien village de Berolsheim est ruiné, son ban partagé entre Stutzheim et Hurtigheim où les survivants viendront s’installer. Le souvenir de cet ancien hameau reste vivant dans le nom des parcelles où il se situait, et notamment les Gewanne Bertzenfeld et Berzengasse. Le village de Hurtigheim souffre également beaucoup de cette période car le cadastre de 1660 note que la majorité des habitants ont été chassés ou ont disparus.
Les périodes de paix qui s’en suivent, liées aux progrès de l’agriculture au XVIIIème ( où le village ne compte alors qu’environ 17 feux) et plus particulièrement au XIXème siècle font de Hurtigheim un village riche bénéficiant d’une très bonne terre agricole permettant de bons rendements et de la proximité du marché strasbourgeois qui offre un bon débouché pour ses produits. La polyculture est alors de mise et le village est connu notamment pour sa garance (présence de garancières dans le village), ainsi que son tabac et son houblon. Le village se dote à cette époque d’imposants corps de ferme dont certains sont encore en activité. Le “rôle de grenier à blé” de Strasbourg, joué par le Kochersberg est encore renforcé avec la mise en service du tramway vers Westhoffen qui dessert Hurtigheim dès 1903. A partir de 1912, les rues sont bordées d’écoulement, ce qui améliore grandement la salubrité de la voirie.
Jusque dans les années 2000, le village est préservé de la rurbanisation rapide de village proche de la capitale alsacienne. L’agriculture reste l’un des traits caractéristiques de la commune.
Corps de ferme
Le village de Hurtigheim propose un ensemble intéressant de corps de fermes du XVIIIème et XIXème siècle, témoins de la richesse de la commune à une époque où les terres de l’Ackerland et du Kochersberg apportaient l’aisance à ceux qui la cultivaient. Une promenade dans le village vous permettra de découvrir ces maisons et savoir où se cache s’Gàschtschnieders, en quelle date a été construit s’Pfitzebüre ou encore qui habite dans s’Kiefermàrtes….